samedi 22 mars 2008

10 000 larmes de rire !!!

© 10,000 B.C., Warner Studios.


Je dois être un peu maso, mordue comme je le suis d'antiquité égyptienne et de préhistoire pour être allée voir ce nanar du millénaire, heureusement, j'ai beaucoup d'humour, et j'adore me foutre de la gueule des nanars, et celui-là est de la qualité extra forte !!!!

Critique issue du Libération du 12 mars 2008. Tout est dit dedans !!!
Les critiques américains n’ont pas été très courtois avec le dernier film de Roland Emmerich. Ils n’ont pas eu tort. En fait de «dix mille ans avant Jésus-Christ», on débarque dans un film d’ados bourrés d’effets spéciaux. Une sorte d’ébauche de BD fantastique dont le scénario de départ a sans doute été inspiré par les superbes romans sur la préhistoire de Jean M. Auel. (Superbes ? Voire ! Ces romans sont aussi nanardesques que ce film, et Auel, qui se targue, contrairement à Emmerich, d'avoir étudié son sujet, devrait retourner en fac, car ses œuvres fourmillent de poncifs éculés que tout préhistorien digne de ce nom réfutera avec horreur !!! Note de Tinky).
Une fillette aux yeux bleus, Evolet, perdue dans un paysage de montagne, est adoptée par une tribu d’hommes de Cro-Magnon sympathiques qui ont pris la bonne habitude de se raser de près. (Je signale que les lames de silex pouvaient fournir d'excellents coupe-choux !!! Note de Tinky) Certains sont culturistes, à en juger par la forme rebondie de leurs pectoraux. (N'importe quel préhistorien qui a étudié les squelettes de nos ancêtres pourra vous dire qu'ils étaient de sacrés athlètes diantrement bien foutus !!! Note de Tinky) Ils logent chichement dans des tentes de peau de mammouth, qu’ils chassent à l’aide d’épieux rudimentaires et de grosses pierres jetées du haut des pentes sur la calebasse de ces pauvres ancêtres de l’éléphant d’Asie. (Oui, alors comme l'a dit si bien Mimi, s'ils s'y étaient pris comme ça pour chasser ces pauvres bêtes, ils n'en auraient pas mangé souvent !!! Note de Tinky).
Tout irait bien jusque-là, si les acteurs y mettaient un peu du leur. Mais ils sont loin d’être à la hauteur des mammouths digitaux, aussi bien animés que les dinosaures de Jurassic Park. Evolet, une fois devenue pubère, ne chipote pas sur le mascara. Son regard de feu fait fondre le héros de l’ère glaciaire, un certain D’Leh, qui n’hésite pas à tuer un mammouth pour la séduire. Les bonheurs simples de la vie campagnarde que goute la tribu sont précipitamment brisés par l’irruption d’une chevauchée de têtes à claques au faciès arabe. Plus civilisés, mais moins respectueux des bonnes manières, ils enlèvent Evolet et une poignée d’autres Homo sapiens afin de les réduire en esclavage.
Conscient de son infériorité génétique, le brave D’Leh et trois copains partent à la recherche des kidnappés. Après avoir traversé des pics enneigés, une jungle tropicale peuplée de poules géantes et un désert, les voilà au pays des pyramides, que construisent des milliers d’esclaves - produits d’autres razzias dans les contrées préhistoriques -, assistés de hordes de mammouths transformés en animaux de trait à trompes velues. Qu’importe si les pyramides d'Égypte ont été bâties cinq mille ans plus tard : Emmerich n’est pas à un anachronisme près. (Oui, l'Afrique et le Sahara ou l'Égypte, sont juste derrière les Alpes, c'est bien connu, et à un jet de fronde !!! Note de Tinky.)
D’Leh, qui sauve un très gros chat aux dents longues sur le point de se noyer, gagne l’amitié du félin. Fort de ce bon point sur son CV, il embauche des tribus africaines (une partie du film a été tournée en Namibie) qui renversent le riche tyran, dont tout le portefeuille d’actions est investi dans la construction de la pyramide. Malgré une flèche mal placée qui la fait expirer, Evolet ressuscitée finit par convoler avec D’Leh. Il n’est pas le seul à tirer son épingle du jeu puisque Omar Sharif, conteur en voix off, n’apparaît jamais à l’écran.
Cette superproduction n’a été montrée qu’à la dernière minute à la presse américaine et finalement pas du tout à la presse française, la Warner ayant compris dès les screen tests qu’il .valait mieux miser exclusivement sur la pub.
© Libération du 12 mars 2008.

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