jeudi 17 janvier 2008

Niya (suite)


A la demande de Tinky, j'interviens donc sur ce blog pour participer à la présentation de notre saga commune. Poursuivons donc avec l'histoire de Niya.

Après la disparition de celui qu'il avait toujours cru être son père, Niya n'avait plus vraiment foi en la vie. Il venait de perdre un de ses plus ardents protecteurs et craignait que Rlei ne lui succède à la tête du clan. Même devenu adulte, celui-là n'avait jamais cessé de le persécuter, secondé en cela par Zaïn, un autre chasseur du clan. Si Rlei parvenait à capturer une compagne suffisamment belle, féconde et utile au clan, il deviendrait assurément le nouveau Golakh et Niya n'aurait plus qu'à faire son baluchon car Rlei lui mènerait une vie impossible ! Mieux valait encore finir entre les tentacules de Taïa-Araakh, le Grand Méchant Esprit tant redouté, plutôt que subir la tyrannie de son frère aine ! Restait à espérer que la plus exceptionnelle des épouses serait capturée par Laîn et que la place de Golakh reviendrait à ce dernier. Laïn ne s'était jamais mal comporté vis à vis de Niya. S'il devenait le Chef de Clan, la vie sous ses ordres serait plus facile.
En tout cas, Niya ne se faisait pas d'illusion. Jamais la place de Golakh ne lui reviendrait : il était trop gauche, trop lent, il y voyait trop mal et chassait à peine ! Parviendrait-il seulement à capturer une femme ? Il n'en avait plus vraiment envie après tous les échecs rencontrés mais il n'avait pas le choix. Yaïn le Sorcier lui avait dit que s'il revenait une fois encore sans compagne, il lui donnerait l'ordre de se tuer afin de débarrasser le clan de sa présence inutile. La vie de Niya n'était pas la plus réjouissante de tout le Paléolithique Moyen mais il ne souhaitait pas mourir pour autant. Aussi, capturerait-il une épouse, même s'il n'en avait pas envie.
Il finit par apercevoir sur son chemin une jeune fille du clan des Akkahn. Les Akkahn avaient mauvaise réputation au sein des autres tribus. Non sans raison, d'ailleurs ! Ces êtres frustes n'avaient pas plus de notion d'hygiène que de spiritualité. Sales, brutaux, particulièrement arriérés et peu inventifs, ils étaient considérés par certaines tribus comme des animaux plus que comme des humains. Niya n'eut cure de ces considérations. On lui avait ordonné de capturer une épouse et de la ramener au campement ? Il capturerait une épouse et reviendrait au campement ! Celle-là ou une autre, qu'est-ce que ça changeait ?
Au prix d'efforts considérables, il parvint à capturer la jeune Akkah qui n'était pourtant pas décidée à s'en laisser compter et la ramena dans la grotte où l'attendaient déjà ses frères et leurs "proies".
Rlei avait mis la main sur une beauté rousse issue de la tribu des Moharn. Une tribu où les femmes commandaient, soignaient et se mêlaient de magie ! Une légende pour les Golan ! Presque une aberration ! Le choix était audacieux et la fille splendide. Rlei avait toutes les chances de succéder à son père à la tête du clan. il le savait et ne se privait pas de railler la crasseuse proie de Niya.
Mais c'était compter sans la captive de Laïn : dès qu'il la vit, Niya se sentit pris d'un étrange vertige, d'une faim voluptueuse, d'une douce douleur qu'il n'avait jamais encore éprouvés. Il ne pouvait détacher son regard de cette étrange fille aux longues boucles d'un blond presque blanc, aux yeux verts pâles obliques et au teint si curieusement pâle. Niya ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Jusqu'à présent, il ignorait tout du sentiment amoureux. Trouver une épouse équivalait jusqu'alors à assurer son statut, voire sa survie au sein de la tribu. Avec un peu de chance, les couples finissaient par s'entendre, et par oublier la manière dont ils s'étaient rencontrés...Mais là, c'était différent ! Cette fille si claire portant des vêtements si étranges, il la lui FALLAIT ! Pas pour briller au sein du clan ni pour clouer le bec de cette vieille outre de Yaïn, non ! Mais simplement parce qu'il avait su, dès qu'il l'avait vue, qu'il ne pourrait plus jamais se passer d'elle ! Et pour l'avoir, il se sentait même prêt à défier Laïn, ce frère qui s'était toujours montré bon pour lui.
Malheureusement, il n'eut pas à se donner cette peine : des Moharn choisirent ce moment pour faire irruption dans la grotte, libérèrent les prisonnières et s'en prirent violemment au Golan qu'ils délestèrent de leur nourriture et de leurs baluchons en guise de représailles.
Les trois Golan étaient à présent totalement démunis. Qu'importait ! Une épouse devait être trouvée par chacun des trois frères et la chasse devait reprendre ! Mais à présent Niya savait précisément quelle épouse il voulait !

La suite au prochain numéro, par Tinky ou par moi car là, il est tard et je m'endors sur mon clavier !

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