Suite des événements baroques du 24 février 3001... Délian-Ka ne veut décidément pas revenir dans son pauvre corps bien abîmé, il faut dire...
La méditation.
Et imitant leur amie qui se trouvait déjà en état second, les quatre jeunes gens s’assirent en tailleur autour de mon lit, se prirent par la main et entreprirent de méditer.
Je pensais qu’ils mettraient un temps considérable à entrer en transe, étant donné qu’ils n’avaient pris ni Infusion des Esprits ni quoi que ce soit d’approchant mais ils avaient dû tant prier pour moi ces derniers temps que leurs dons semblaient en être décuplés. Sauf peut-être ceux d’Anaïak qui, bien que Shamaïn, ne voyait pas ou ne voulait pas voir à quel point Innocent était un mauvais homme.
Ce fut pourtant lui qui se décorpora en premier, vite suivi par ses quatre acolytes. Leurs âmes sortaient de leur corps par le haut de leurs têtes et s’élevaient lentement dans ma direction, toutes d’un jaune d’or éclatant. Il n’y avait pas de doutes possible : Moïa aussi était de la partie.
Ida refait surface.
Je ne tardai pas à apercevoir dans un coin de la pièce une autre source de lumière, sensiblement plus bleue mais tout aussi claire. Je sus instinctivement qu’il s’agissait de l’esprit de ma grand-mère. Je fus véritablement furieuse de constater qu’elle osait se représenter devant moi après le tour pendable qu’elle m’avait joué la veille !
Je me laissai aller à croire pendant quelques instants qu’elle avait peut-être changé d’avis mais que nenni ! Elle se joignait aux autres pour me supplier de regagner mon corps terrestre, tentant comme eux, et tout aussi vainement, de m’attraper pour me forcer à regagner la pauvre carcasse meurtrie qui reposait sur le lit en contrebas, plus inerte et pitoyable que jamais.
Saïna aussi.
Mon indignation finit par atteindre son comble et c’est alors que se produisit une chose amusante : la Force de Saïna dont j’avais oublié jusqu’à l’existence, ces derniers temps, s’empara de mon âme et même de mon malheureux corps qui sembla soudain la proie d’une violente crise de convulsions !
Quelques secondes plus tard, c’était le chaos dans toute l’unité de soins intensifs : un vent à décorner les mégacéros soufflait dans toute la pièce, déplaçant les lits et faisant bruyamment tomber les mille et un objets qui se trouvaient là ! De l’endroit où je me trouvais, je riais bien, ravie de mon petit effet ! J’essayai bien de déconcentrer mes cinq amis qui méditaient toujours mais en pure perte ! Leurs âmes ne regagnèrent leur corps que quand ils le décidèrent ; lentement posément.
Beaucoup moins calme et posée fut l’arrivée de plusieurs infirmiers dans l’unité de soins intensifs. Il était fort comique de les voir s’agiter ainsi, courir après des lits soudainement atteints de crises d’autonomie, rattraper au vol des objets insolites tombés d’on ne savait où et parfois même s’envoler eux-mêmes ! A côté d’eux, mes anciens amis, calmes, souriants, assis en tailleur à même le sol offraient un contraste saisissant et d’une grande drôlerie.
Fut-ce mon envie de rire ou le simple fait que mes dons trop longtemps endormis ne pouvaient se manifester que brièvement ? Toujours est-il que le phénomène s’interrompit comme il avait commencé. En proie à une lassitude aussi soudaine que profonde, je me sentis tomber comme une pierre vers mon corps redevenu inerte mais je sus au dernier moment éviter cette malédiction et parvins péniblement à survoler la pièce pour me réfugier dans le coin le plus sombre et le plus reculé de la pièce qui se puisse trouver..
Déplacement.
« - Mais enfin, qu’est-ce qui se passe, ici ? protesta Edmond, remettant en place la potence à laquelle était accrochée ma perfusion.
- Il se passe que Kanou a récupéré ses dons, preuve qu’elle ne va pas tarder à récupérer tout court ! sourit Tinky.
- Et bien sûr, vous n’y êtes absolument pour rien, avec votre petit numéro de gourous marabouts ! râla le moderne.
- Absolument pour rien ! répondit Naho, gracieux, Nous avons simplement médité pour joindre son esprit et la convaincre de regagner son corps mais elle n’est pas d’accord ! Elle semble penser que c’est la pire chose qui pourrait bien lui arriver ! Sa défunte grand-mère qu’elle aimait tant s’est même mise de la partie et je crois que c’est ça qui nous l’a mise dans une colère pas possible ! Du coup, ses dons se sont réveillés d’une manière spectaculaire et quelque peu négative, je dois bien le reconnaître ! Quoique ! Ça aurait pu être pire ! Elle aurait pu s’en prendre à nous voire à elle-même, chose à laquelle elle n’a même pas pensé !
- Toi, tu me stupéfies ! sourit Edmond perplexe mais sans une once de méchanceté, Tu as été le premier homme de Néanderthal à faire des études de médecine : tu aurais dû être épaté par tout ce que tu as découvert ! Devenir plus scientifique que les scientifiques, plus rationaliste que les rationalistes mais non ! Tu continues à raisonner comme un sauvage que tu es ! Tu réagis en sorcier ! Tu ne cesseras donc jamais d’être un véritable sauvage au fond de toi !
- Tout comme toi tu restes un indécrottable moderne matérialiste en dépit du fait que tu aies épousé une Rakhéïa ! objecta Naho sur le même ton.
- Certes ! dit Edmond, Il est vrai que les croyances de ma petite Maraïrina ont parfois tendance à me dépasser un peu ! Et pourtant, quand je vois ce que je viens de voir… L’hypothèse d’un courant d’air dans cette salle est complètement exclue ! Et puis de toute façon, ce n’était pas un courant d’air mais une véritable tornade ! Bon sang, j’ai moi-même du mal à croire ce que je suis en train de dire ! Pourtant c’est vrai ! Vous avez une sacrée petite copine en la personne de Kanou ! Quel tempérament impétueux pour ne pas dire tempétueux ! Vous comprendrez facilement qu’après ce qui vient de se produire, je ne peux plus envisager de garder Kanou dans cette pièce !
- Mais pourquoi ? s’insurgea Niya.
- D’abord parce que ce n’est plus utile ! répondit le jeune médecin, se penchant au-dessus de moi, Si elle arrive à faire ça, c’est qu’elle est sur la voie de la guérison, comme vous dites ! Ensuite parce que c’est dangereux ! Et pour elle et pour le matériel ultra-perfectionné qui se trouve ici ! Mais surtout pour elle, tout de même ! Vous savez, j’ai du mal à croire à toutes ces choses que vous dites voir mais il y a une chose dont je suis absolument certain : les personnes dans le coma entendent ce qui se passent autour d’elles et si elle n’a jamais eu l’idée d’attenter à ses propres jours en usant de ses dons parce que l’idée ne lui est sans doute jamais venue, je suis sûr que maintenant, elle y pense ! Parce que tu en as parlé, Enah-Ohar et qu’elle t’a peut-être entendu ! A la prochaine manifestation de ses dons, le pire sera à craindre si elle reste ici !
- Tu as raison, Edmond ! fit Naho, pensif, Quel balourd je fais ! Moi aussi, je le sais, que les personnes dans le coma entendent tout ! Quel pauvre idiot !
- En tout cas, si elle a entendu ce qu’a dit son Innocent, elle doit être charmée ! grommela Niya.
- C’est peut-être pour ça qu’elle ne veut pas revenir. hasarda Wenn-Daha.
- Non, il y a autre chose ! Elle ne veut pas revenir parce qu’elle croit que nous lui voulons du mal ! dit Tinky.
- J’ai perçu ça aussi. avoua Niouk, Mais je dois bien reconnaître qu’elle éprouve des sentiments hostiles à l’égard de son mari.
- Par contre, elle ne se rappelle plus les événements ayant précédé son accident et elle ne sait plus qui est Enemy Mine. fit remarquer Tinky.
- On devrait peut-être le faire revenir afin de provoquer chez Kanou un choc salutaire qui la tirerait enfin de son coma ! suggéra Niouk.
- Alors ça, JAMAIS ! s’écria Niya, Tu ne crois pas qu’il a déjà fait assez de mal comme ça, celui-là ?
- En vérité, il n’a rien fait ! dit Tinky, fataliste.
- RIEN FAIT ? ? ? répéta Niya, incrédule, Il a cassé la gueule d’Innocent sans raison apparente il se baladait avec une arme à feu, il a menacé d’égorger Kanou avec un cran d’arrêt, il l’a abandonnée aux griffes des Ra-Hoïen, il s’est montré assez stupide pour aller provoquer des Garakoï, il a multiplié les idioties et tu oses dire qu’il n’a RIEN FAIT ! ! !
- Il n’a rien fait de mal ! répéta Tinky, Le pugilat avec Innocent est tout à fait sujet à caution, l’arme à feu n’était pas chargée, il n’a pas fait exprès de tomber sur des Garakoï, il a fui les Ra-Hoïen par lâcheté typiquement moderne mais ensuite, il a tout tenté pour récupérer Kanou ! Seul un accident bête et méchant l’en a empêché ! Reste le coup du cran d’arrêt que Kanou semble avoir très facilement pardonné par la suite !
- Et c’est surtout de ça que tu lui en veux, avoue ! ricana Wenn-Daha en donnant au jeune Marrakhéï une bourrade amicale mais néanmoins virile.
- Cette enflure l’a littéralement violée alors qu’elle se trouvait sous l’effet de l’Infusion de Force ! protesta Niya, Et elle a aimé ça ! Et elle s’est donnée à lui encore et encore [...] Non mais vous vous rendez compte ?
- Ce dont je me rends surtout compte, c’est que tu es vert de jalousie ! sourit Tinky.
- Et tu crois que je n’ai pas de bonnes raisons de l’être ? s’emporta Niya, Par Moïa ! J’ai passé la majeure partie de mon existence à aimer cette femme comme un fou sans être payé de retour ! Et je l’aime encore, c’est ça, le pire ! Je l’aime et je sais pourtant qu’à son réveil, elle sera toujours aussi hostile à mon égard alors que moi, je donnerai ma vie, mon âme, mon sang pour qu’elle redevienne comme avant ! Et tout ça pour rien ! POUR RIEN !!! J’ai fait des efforts pour changer ! Pour évoluer ! Pour lui plaire ! En vain ! Et un stupide moderne qui fait de la musique carrément moins bonne que la mienne passe dans le coin, fout le bordel dans tout au point de s’en faire expulser (Vous reconnaîtrez vous-même qu’il faut vraiment faire des siennes pour en arriver là !), la fait tourner en bourrique pendant plusieurs jours, l’insulte, la menace, l’abandonne à mille dangers pour ensuite la violenter pendant qu’elle est inconsciente et elle tombe éperdument amoureuse de lui ! Vous trouvez ça normal, vous ? Vous trouvez ça logique ? Eh bien pas moi ! Parce que si j’avais fait le tiers du quart du dixième de ce que ce sale type a fait, elle m’en voudrait à mort pendant des années !
- Certes, Niya ! Les voies de Moïa sont impénétrables et le cœur d’une femme l’est tout autant ! sourit tristement Tinky, Je suis vraiment navrée que ça n’ait pas marché entre Kanou et toi mais il faut te dire une bonne fois pour toutes que c’est fini ! Tu as eu ta chance, ça n’a pas fonctionné et c’est ainsi ! Le petit Marshall, de son côté, n’avait rien demandé et c’est un peu vrai qu’elle lui a collé aux basques pendant plusieurs jours avant qu’il ne cède à ses avances. Et au fond, pourquoi se serait-il gêné ? L’occasion était trop belle de faire de l’anthropologie sur le tas ! Tu parles d’un viol mais je crois que tu exagères un peu parce que tu ne veux pas voir la vérité en face, Nirin ! Si Kanou avait redouté quoi que ce soit de la part de ce jeune homme, jamais elle ne lui aurait donné de l’Infusion de Force. Certes, elle n’avait guère le choix puisqu’il fallait qu’elle le guérisse de ses blessures mais si vraiment elle s’était méfiée de lui, elle n’aurait pas pris le risque de boire l’Infusion à son tour ! Elle serait restée éveillée toute la nuit ! Elle en avait largement la force !
[...]
- C’est ainsi, que veux-tu que je te dise ? soupira Tinky, fataliste, Pendant la journée, ce jeune homme ne la maintenait pas captive, il lui parlait, ils se respectaient mutuellement aussi incroyable que cela puisse paraître de la part de l’un comme de l’autre !
- Lequel d’entre nous aurait pu croire ça lorsqu’ils se sont retrouvés en face l’un de l’autre la première fois ? demanda Naho à la cantonade, Une sauvageonne éprise de paix et de liberté comme Kanou et un parfait produit de la société moderne qui aime à jouer les brutes et les machos, tombant littéralement dans les bras l’un de l’autre !
- D’autant que dans son sommeil, il parle rakhéï, preuve qu’il a dû connaître ces gens de très près dans cette vie ou une autre ! objecta Wenn-Daha.
- Et Kanou a passé l’éponge là-dessus ! rappela Niouk, On aurait même dit qu’elle ne l’en aimait que davantage !
- Si on était venu me raconter tout ça, je n’y aurais jamais cru, même avec toutes les intuitions possibles et imaginables ! avoua Tinky, Mais je l’ai vu ! Nous l’avons tous vu !
- Et s’il s’agissait d’une manipulation ? s’enquit Niya, plein d’espoir et de doutes en même temps, Je ne peux pas croire que ma Kanou, si douce, si gentille se soit éprise de cette petite frappe ! Ce camé outrancier, ordurier, peroxydé et mal foutu ! Et doté d’une voix de crécelle, en prime ! Il y avait forcément un conditionnement là-dessous ! ajouta-t-il serrant les poings
- Il n’y a aucune manipulation derrière tout ça, Niya ! dit Anaïak en posant une main robuste sur l’épaule de son ami, Kanou et ce jeune homme se sont aimés alors que rien ne les y prédisposait ! C’est ainsi ! Il faut t’y faire et te dire que la plupart des histoires d’amour commencent comme ça ! Ma Tinky ici présente ne voulait pas entendre parler de moi, au départ, et je suis sûr que jamais Wenn-Daha ne se serait imaginé acoquiné avec une charmante damoiselle du Moyen-Age !
- Ça, tu peux le dire ! s’écria Wenn-Daha, Elle paraissait si frêle et si engoncée dans ses vêtements bizarres ! Moi qui n’avait jamais craqué pour autre chose que des filles solides comme des rocs et libres comme le vent, je n’ai pas imaginé un seul instant que je trouverais le bonheur avec elle, le jour où elle s’est matérialisée par erreur dans notre niveau et m’a timidement demandé où elle se trouvait ! Pauvre Héloïse ! Elle était littéralement terrifiée et se demandait même si j’étais une créature de Dieu ou du Malin ! Si quelqu’un était venu la trouver pour lui expliquer que je deviendrais un jour son époux et le père de son enfant, elle l’aurait très certainement giflé !
- Oui, eh bien c’est moi qui vais vous gifler si vous continuez à papoter de la sorte ! intervint Edmond d’un ton plaisant, Deux heures que j’essaie d’en placer une sans que vous ne vous aperceviez de quoi que ce soit ! Ce n’est pas un salon de thé, par ici, les jeunes ! Et votre Kanou a besoin de repos ! Et surtout d’aucun choc quel qu’il soit, même pas salutaire ! En outre, si son Enemy Mine revient et la trouve dans cet état, il risque de ne jamais s’en remettre !
- D’autant que je lui ai tout fait oublier ! rappela Naho, Il risque de se demander ce que nous attendons de lui !
- Kanou est très faible. reprit Edmond, redevenu sérieux, J’ai pris son pouls pendant que vous discutiez ! Il est très lent ! Son souffle n’est qu’un infime souffle de vie ! Je crois que cette manifestation de ses dons l’a épuisée ! Tout choc pourrait donc lui être fatal ! Ne faites même pas venir ses enfants auprès d’elle ! Cela pourrait être trop dur pour les uns comme pour les autres ! Par contre, j’insiste sur le fait qu’elle ne peut plus rester ici ! J’ai trop peur d’une nouvelle attaque de vent furieux. Nous allons la mettre dans une petite chambre tout ce qu’il y a de classique avec le moins d’objets possibles à l’intérieur ! Moi non plus, je ne veux pas qu’elle se fasse mal ! »
Quelques minutes plus tard, on faisait rouler mon lit vers une chambrette isolée, sans fenêtre et presque sans meubles. Il y régnait un silence pesant. Cette chambre était, je le savais, généralement attribuée à des gens extrêmement dépressifs et à tendance suicidaire. Bon nombre de préhistoriens néanderthalophobes y avaient échoué en constatant que leurs théories fumeuses n’avaient aucun fondement, suite à une rencontre orageuse avec l’un d’entre nous ! Tout juste si les murs n’étaient pas capitonnés ! La table de nuit, le lit et l’armoire étaient scellés dans les murs en question ! Impossible de déplacer un meuble quelconque en piquant sa crise ! Même en déployant les dons les plus impressionnants qui soient, c’était impossible !
Sur un ordre d’Edmond, Naho et Tinky, en bons infirmiers diplômés me débarrassèrent de la couverture de survie, me soulevèrent du lit roulant sur lequel j’avais dû reposer pendant des mois et me déposèrent sur ma nouvelle couche. Edmond me fit une piqûre, sans doute pour me redonner des forces, puis on remonta draps et couvertures sur moi.
Après quoi tout mes amis sortirent en silence, embarquant le pieu roulant à leur suite et refermant précautionneusement la porte derrière eux.
Je me retrouvai dans cette petite pièce toute noire, perplexe avant de réaliser, ravie, que j’avais enfin pu sortir de l’unité de soins intensifs ! Mon esprit tout comme mon corps ! Je n’étais donc plus prisonnière de ces murs sordides si j’avais pu suivre le mouvement ! Mon corps était peut-être condamné à végéter dans cette nouvelle chambre mais mon esprit était sûrement libre de vagabonder dans toute la base !
Las ! Lorsque je tentai de passer à travers les murs, puis la porte, je me cassai le nez que je n’avais plus ! Je ne pouvais pas plus sortir de là que si j’avais été en chair et en os ! Mon âme était condamnée à se trouver enfermée dans la même pièce que mon corps !
3 commentaires:
Heureux de voyager dans votre monde, je prends le temps de le découvrir et de le savourer
bon n'étant pas un familier j'avoue que j'ai un peu de mal à suivre mais la langue est vivante et bien tournée et puis je suis heureux d'apprendre que Naho ce cher Néanderthal a fait des études de médecine ! pan sur le bec des cro-magnons arrogants que nous sommes !
coucou tinky! hier aussi nous avons eu une attaque de vent ici; es-tu partie en vacances avant ton op�ration? tu es silencieuse en ce moment et je m'inqui�te un peu; bisou
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