Et tout de suite la suite... Je suis obligée de faire des articles courts, parce que sinon les annonces publicitaires du blog se retrouvent au milieu du texte sous forme de pavés gris... C'est inesthétique et malcommode pour les lecteurs ! Petite précision, Tinky est le surnom de Wang-Ka, une des amies de Délian-Ka.
24 février 3001.
Une séance de patterning qui tourne au channeling.
Le lendemain, d’autres infirmiers d’origines et d’époques diverses se succédèrent à mon chevet. De nouveau on me lava et on me soigna apportant un soin tout particulier aux escarres qui menaçaient de faire leur apparition.
Puis, dans la journée, je ne fus pas peu surprise de voir mes plus proches amis débarquer dans la chambre.
Evidemment, j’étais surprise. Je savais que Tinky était devenu un médecin très apprécié mais ça n’expliquait pas la présence des autres, d’autant que l’accès à cette pièce était strictement interdit à toute personne étrangère au service.
Je vis Wang-Ka retirer la couverture de sur mon lit. J’observai avec plus d’attention encore, me demandant ce que ces démons allaient encore me faire.
Je compris très vite lorsque je vis qu’ils se mettaient à manipuler mes membres avec douceur me forçant à bouger et me parlant sans cesse.
A supposer que je n’aie jamais mis les pieds dans une base inter temporelle, jamais rencontré le moindre moderne ni entendu parler de patterning, j’aurais très bien compris ce qu’ils cherchaient à faire. Mine de rien, cette invention était beaucoup plus ancienne qu’on le croyait. Même chez les Moharn, on s’acharnait à ramener à la vie tout grand blessé que les Esprits n’avaient pas jugé bon de rappeler à Eux ! Et d’une façon pratiquement identique, en plus !
Je les regardais faire, curieusement fascinée. Il y avait là Naho, Niya, Tinky, Wenn-Daha, Anaïak et Innocent, exactement comme le jour où ils avaient cru découvrir mon cadavre dans la neige.
C’était eux qui avaient constaté que je n’étais pas morte ; c’était eux qui se croyaient investis du devoir de me ramener à la vie.
Naho et Niya, oublieux de toutes leurs anciennes querelles, manipulaient patiemment mes membres inférieurs, les pliant et les dépliant alternativement comme pour simuler un mouvement de marche. Tinky et Niouk se chargeaient de mes bras, apportant un soin tout particulier à mes poignets et à mes doigts qu’ils faisaient bouger avec une grande délicatesse. Wenn-Daha tenait ma tête entre ses mains et lui faisait exécuter de très lents et très prudents mouvements de rotation. Innocent, quant à lui, se contentait de m’effleurer le visage du bout des doigts, m’adressant inlassablement de très gentilles phrases d’encouragement et autres déclarations d’amour.
Sa peine et sa tendresse avaient beau paraître sincères, elles suscitèrent chez moi une très vive répulsion. Je m’aperçus que je ne savais plus pourquoi je lui en voulais mais que je lui en voulais profondément ! Si jamais je me décidais à revivre, ce ne serait certainement pas pour lui ! Qu’on ne me demande pas pourquoi !
Je reportais mon attention sur mes amis plus archaïques (comparés à Innocent et non à moi) et me surpris à redouter qu’ils ne me fassent mal à me triturer ainsi. Cela aurait pourtant dû me laisser indifférente puisque je ne voulais plus entendre parler de cette vie-là, mais tout de même…
Je me voyais, en bas, si loin, incapable de résister à leurs manœuvres, les yeux clos, les lèvres sans couleur, semblant vouloir rentrer à l’intérieur de ma bouche entr’ouverte d’où s’échappait en permanence une plainte à fendre l’âme, le teint blafard, la tête renversée en arrière, à la merci d’un faux mouvement de ce grand dadais de Wenn-Daha !
J’ignorais si je geignais par réflexe, par habitude ou de douleur véritable mais une légitime indignation s’empara de mon esprit.
Contact.
« - Vous me faites mal, bande d’imbéciles ! » pensai-je, méprisante.
Mais je ne m’étais plus rappelée qu’il n’y a pas de différence entre une pensée virulente et un propos hurlé, lorsque l’on est réduit à l’état de simple fantôme ! Et je n’avais pas prévu que mes sorciers d’anciens amis me percevraient si aisément !
Wang-Ka, bouleversée, lâcha mon bras qui retomba comme une branche morte sur le lit.
« - Elle est ici ! s’écria-t-elle d’une voix curieusement aiguë qui se brisa lorsqu’elle porta ses mains à son visage blême.
- Quoi ? fit Innocent, glacial, Qu’est-ce qui est ici ?
- Mais Délian-Ka ! répondit Tinky, se ressaisissant un peu, Délian-Ka est ici !
- Évidemment qu’elle est ici ! rétorqua Innocent, me désignant d’un bref mouvement de menton avant de toiser mon amie comme si elle était folle. »
1 commentaire:
tinky, désolée je trouve juste ton blog!imagination:j'adore! tout à fait mon élément; mais ou est le réel en vérité' les choses n'existent-elles pas seulement quand on commence à les imaginer?
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