Projet de débaptême.
Ou apostasie, appelez ça comme vous voudrez.
Ceci est un projet de lettre que je vais écrire au Diocèse de Lourdes dont dépend la paroisse où on m’a baptisée.
à Monseigneur l’Évêque.
Monseigneur, je ne me reconnais plus dans l’Église et ce qu’elle est devenue, ni dans aucune autre religion quelle qu’elle soit.
Je trouve que le message d’amour et de paix de Jésus est bafoué aux quatre coins du monde, que Sa Sainteté le Pape est par trop réactionnaire par rapport au monde actuel, et qu’il faudrait que la religion évolue un peu plus dans le sens du monde où nous vivons.
Premièrement, autorisez le mariage de prêtres, ça évitera bien des tourments et des misères à des enfants innocents.
Deuxièmement, autorisez les ordinations des femmes en tant que prêtres, et ne venez plus nous servir cette histoire de péché originel pour continuer à inférioriser la moitié de l’humanité et l’obliger à subir sans arrêt des brimades quotidiennes et des inégalités de plus en plus inadmissibles.
Troisièmement, mettez le baptême à un âge où l’on a sa raison, et non quasiment à la naissance, car la foi et la religion doivent être les fruits d’un acte mûrement réfléchi, d’une démarche, d’une quête, et non un rite accompli parce que ça a toujours été comme ça. Le « ça a toujours été comme ça », me donne la jaunisse.
Déjà, ces trois points-là méritent, selon moi, une profonde révision. Mais ce n’est pas tout. Quand j’étais toute petite, ma mère a eu le malheur de me mettre dans une école tenue par des religieuses qui accueillait aussi des enfants orphelins et déjà brisés par la vie. Et ces sœurs, au lieu d’appliquer la charité chrétienne et être bonnes avec les enfants fragiles qu’on leur confiait, étaient de vrais monstres de sadisme et d’injustice. Elles ne comprenaient pas que j’étais malvoyante et gênée par beaucoup de choses à cause de ma mauvaise vue, et j’ai descendu plus qu’à mon tour les escaliers de cette maudite école tirée par les cheveux ou l’oreille, par l’institutrice encouragée par ces sinistres corneilles noires.
De plus, à l’époque, mon père était un homme malade et méchant qui nous maltraitait, nous, ses enfants, et même pire que cela. Ma mère voulut en divorcer, et on lui dit qu’on ne divorçait pas d’un malade – tout cela dans les années soixante – et maltraitances et tortures morales ont continué pendant des années, conseillée qu’elle avait été, et bien mal, tant par l’Église que les juristes bien pensants trop influencés par cette dernière alors que la France est censée être un pays laïc depuis 1905.
Dire que les conséquences de tout ceci m’ont pourri la vie pendant des années et qu’aucun religieux quel qu’il soit ne m’a apporté le réconfort que j’attendais, qu’on m’a même dit que les handicapés payaient pour les autres – c’est une catéchiste qui me l’a sortie, celle-là ! – ça n’a pas vraiment arrangé ma vie, et moralement, ça m’a détruite pendant des années.
Entendons-nous bien : ce n’est pas Dieu que je renie, ni Ses Saints, et encore moins les principes qui ont fait la grandeur de l’âme chrétienne : la bonté, la générosité, la soif de justice et de paix, et toutes ces grandes choses, ce que je renie, c’est le dogme qui a entraîné des choses aussi réjouissantes que l’Inquisition, le reniement du côté charnel de l’être humain et toutes ses dérives qui entraînent tout un continent à la mort à cause du SIDA, la mise en règles de ce côté charnel – virginité et chasteté jusqu’au mariage, entre autres – fidélité dans le couple, alors qu’on sait bien que c’est IMPOSSIBLE par la nature même de l’humain – et toutes ces questions dont l’Église n’aurait pas dû se mêler, car ça a pourri la vie de millions de gens, et ça la pourrit encore ! Voir aussi le rejet des homosexuels qui ne sont ni malades ni pervers, seulement une fantaisie de la nature qui dans sa grande diversité a jugé bon qu’il y eût de tout monde.
In fine, le rapprochement de la chrétienté avec l’islam qui ne brille pas non plus pour la promotion de l’égalité des sexes et de la liberté ou de la démocratie…
Pour toute ces raisons, je ne veux plus faire partie des registres de l’Église, et je vous demande de m’accorder le débaptême, car je ne me reconnais vraiment plus dans une religion qui n’a jamais été tout à fait idéale, mais qui, là, tourne vraiment mal, avec un ancien Nazi à sa tête ! Je sais, on doit pardonner, mais il y a aussi des limites au pardon, selon moi !
Vous remerciant à l’avance de votre réponse qui je l’espère sera positive, veuillez agréer, Monseigneur l’expression de mes salutations.
signature et date.
10 commentaires:
Euh.. Oui ? Mais encore ? Comme ça, d'un coup ? On peut savoir ce qui t'a fait sortir ainsi de tes gonds ?
Autothérapie, ma grande... Go!
Bises, Zed pas mal plus furax que toi, hein!!! :DDD
@ Mimi,
En fait, je ressassais ça depuis un bon moment dans ma tête, et je cherchais juste comment le formuler... Mais là, franchement, la coupe est pleine, car effectivement, je ne me reconnais plus dasn cette Eglise et encore moins dans ce qu'elle prône comme vérité, alors que la seule vérité de Jésus, c'était l'amour entre tous les êtres vivants de ce monde, la justice et la paix. Tout le reste n'est qu'un fatras inutile qui me gêne de plus en plus aux entournures, pas tant pour moi que pour les autres.
De plus, j'aurais voulu être curé, moi, pas une nonne servante de Jésus, une épouse soumise, non, un vrai curé, qui donnait à découvrir aux autres la Bonne Nouvelle, un simple être qui estimait que l'amour et la bonté primaient tout le reste, et ça, je le le puis puisque je suis une femme... Alors bon, ras-le-bol d'une religion qui me frustre en permanence et qui continue, vaille que vaille à inférioriser les femmes, pire, qui veut les renvoyer de plus en plus dans leur rôle subalterne de jadis !!! L'Eglise de Paul VI et de Jean-Paul I°, de Jean XXIII, passe encore... Celle de Jean-Paul II et de Benoït XVI n'est pas la mienne. Je ne m'y retrouve pas, et je m'y sens mal à l'aise, j'ai l'impression de me mentir à moi-même et ça, ça m''est insupportable, parce que j'ai i'impression d'être une hypocrite ! Et j'ai horreur de ça, d'être en porte-à-taux avec mes convictions, ma conscience. C'est malhonnête, et vraiment, je le vis viscéralement très mal. Et ça fait vingt ans que je me tâte. Alors non, ce n'est pas un coup de tête, mais le fruit d'une mûre réflexion. Je vais réellement entamer la démarche pour me faire débaptiser, parce que je ne me sens plus intégrée dans le troupeau... Je ne l'ai jamais été tout à fait, mais là, je ne m'y sens plus du tout à l'aise, alors, alea jacta est ! Je vais envoyer cette lettre et on verra bien ce qui en résultera.
Cette démarche m'est entièrement personnelle, et les idées que j'exprime, sont les miennes, je ne dépends d'aucun mouvement philosophique ou sectaire, c'est juste que je n'aime pas être malhonnête avec moi-même et avec autrui.
Désolée si ça peut choquer, mais vraiment, moi, je ne peux plus continuer à faire semblant.
Avec toute mon affection sincère, Tinky :-)
"Monseigneur, je ne me reconnais plus dans l’Église et ce qu’elle est devenue, ni dans aucune autre religion quelle qu’elle soit.
Je trouve que le message d’amour et de paix de Jésus est bafoué aux quatre coins du monde, que Sa Sainteté le Pape est par trop réactionnaire par rapport au monde actuel, et qu’il faudrait que la religion évolue un peu plus dans le sens du monde où nous vivons."
NON, il ne faut pas qu'elle évolue, comme je le dis paladroitement cette église ne respecte pas le message du Christ, alors NON, pas d'évolution, qu'il s'en tienne à la parole du fils de l'homme, un point c'est TOUT.
Ta démarche est claire, sans ambiguïté, posée et réfléchie.
J’ai aussi fait cette réflexion et je n’ai pas posé le geste sur un coup de tête.
Par contre, je n’ai pas accompagné ma demande d’une lettre explicative. Je n’ai envoyé que le formulaire.
Comme le mentionne Zed, c’est « ma foi » assez thérapeutique de leur expliquer en long et en large, le pourquoi de cette demande d’apostasie.
Légalement, l’Église ne peut refuser une requête en débaptisation.
Voici un lien pour la France d’un formulaire et de la mention légale en question.
http://www.apostasie.org/french/actes/Apostasie-fr.pdf
911
Tinky au secours, NE PUBLIE PAS mon commentaire précédent, envoyé de chez une copine alors qu'elle était encore connectée à son propre blogue. Je voulais juste vérifier mes courriels et voir un peu chez toi et je n'ai pas réalisé. DÉSOLÉE.
Elle en serait super vexée. Je vais reprendre mon commentaire ce soir, quand je serai CHEZ MOI!
Zed qui ne sait pas quoi faire et crie au secours Tinky!
No panic, je l'ai supprimé... Au fait, c'était quoi tous ces délires de tests sur ton propre blog ? Toujours des aléas bloguesques depuis chez ton amie ? Bon. maintenant, tu en es quitte pour réécrire le message précédent et donc sucré de mes commentaires à ta demande, dans les conditions qui te conviendront... Ah, les aléas informatiques, quelle joie !!! ;-)
»Tinky
Hihihi! Merci! Ce délire est que j'essaie désespérément depuis des lunes d'installer ce petit widget « Derniers commentaires », qui n'a fonctionné que quelques semaines sur l'ancien Air fou. C'est bien, ce truc, parce que les gens peuvent tout comme moi lire un commentaire laissé sur un billet plus ancien.
J'ai beau essayer plusieurs versions, rrrrien ne marche. Une fantaisie de Blogger, je suppose. Alors, je teste, j'enlève mon test pensant que PERSONNE ne l'aura vu......... :DDD T'inquiète et il y en aura d'autres. Que nenni! La petite Zed n'est pas tombée sur la tête!
Nous disions donc...
»Caboche,
Pour Tinky, oui, car nous n'avons pas la même relation avec la religion et le monde des croyances.
Je suis définitivement athée depuis mes premiers cours de philo, qui datent!
Si je pense à ce qu'elle a vécu et qui a dû laisser inévitablement des cicatrices sur le coeur, oui, il y a du courage envers les gens qui souffrent (rôle de l'église et des religions) mais aussi envers elle-même. J'ajoute un geste de ce qui se rapproche certaienement plus du véritable amour auquel elle croit.
Sucre-moi ça, Tinky!
Toutefois, il y a quelque chose en continu qui est « thérapeutique », à accomplir des actions, poser des gestes (quand on croit que cela peut avoir une quelconque portée) qui démontrent notre intégrité, nous mettent en accord avec nous-mêmes, nos valeurs profondes.
La religion, c'est tellement ancré dans la tête quand ça part de l'enfance (imginons la petite école et les garderies religieuses, comme il en existent d eplsu en plus à Montréal, tout le monde baignant dans la même eau de lavage!!!) que malgré des contradictions pourtant on ne peut plus évidentes, un grand nombre reste là les bras ballants comme si la réalité était un rêve. Et il y a la peur, cette ostensoir de peur! Punition, rejet, excommunication, abandon, ENFER!!!
J'ajoute enfin que des personnes tout aussi extraordinaires, dont le nom ne donnera jamais lieu à des cérémonies basées sur des rites anthropophages (mangez mon corps, buvez mon sang), il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Nous en saurons jamais : anthropologiquement bien cernés).
Des héros, modèles plus actuels, il y en a autour de nous, quand nous prenons la joie de regarder au lieu de rester obnubilés par l'apparence du sacré créée par le mystère et la distance du temps.
Tu peux sortir le sel et le poivre, je t'ai déjà fourni un peu de piment. Hahaha!
Bises, Tinky! Zed ¦)
PS Le bonus, c'est que quand on reprend, on fait toujours mieux, non? :D
Pas même un peu de confiture???
Pfff.......
:D :D :D
(Oui, je sais, tu travailles.)
Je retourne dormir un peu! Zed
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