dimanche 22 février 2009

Non au harcèlement !!!

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Le Quotidien

Publié le 12 février 2009 à 08h48 | Mis à jour le 12 février 2009 à 08h52

Où est passé David Fortin?

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Où est passé David Fortin?

David Fortin portait un manteau rouge avec l'inscription «Polaris», un jeans bleu, un polar noir avec capuchon, des espadrilles de couleur beige, des gants d'hiver rouges ainsi qu'une tuque grise. Selon la description transmise par la SQ, l'étudiant de deuxième secondaire mesure 1,73 mètre et pèse 75 kilos. Il a les yeux et les cheveux bruns.

Courtoisie

Marc St-Hilaire
Le Quotidien

(ALMA) Des parents d'Alma tentent désespérément de retrouver leur jeune fils, David, disparu il y a maintenant deux jours.

Depuis hier matin, une douzaine d'enquêteurs et d'agents de la Sûreté du Québec ratissent le territoire almatois à la recherche de l'adolescent de 14 ans.

Jointe en matinée, la mère de David Fortin, Caroline Lachance, se dit impuissante, inquiète, seule au monde. Vingt-quatre heures plus tôt, son garçon quittait la demeure familiale pour se rendre à son école, comme à l'habitude. C'est le dernier souvenir qu'elle garde de lui.

«Nous avons vérifié personnellement: David n'a jamais pris l'autobus hier matin (mardi). Nous connaissons très bien le chauffeur, et il nous a confirmé que notre fils n'était pas là», rapporte la mère.

Au moment de l'entretien, elle conservait l'espoir de revoir David sain et sauf, s'accrochant désespérément à quelques pistes imprécises.

«On m'a dit qu'il aurait été vu à la bibliothèque de son école, mais personne ne le sait», rapporte-t-elle.

Étudiant à l'école secondaire Camille-Lavoie d'Alma, David Fortin est un jeune homme qui a longtemps été harcelé psychologiquement, selon les propos de sa mère. Il aurait également été «taxé» par ses pairs. Sa disparition est intimement reliée à la pression qu'il subissait depuis de nombreuses années.

«On a demandé de l'aide, mais nous n'en avons pas reçu», laisse-t-elle tomber sur un ton amer.

La mère n'exclut pas l'hypothèse du suicide lorsque interrogé en ce sens. David n'a laissé aucun message derrière lui, selon l'agent Jean Tremblay, responsable des relations publiques à la SQ.

Comme Caroline Lachance, celui-ci n'écarte pas cette possibilité, mais préfère demeurer prudent quant aux différents scénarios envisageables.

«Nous ne laissons rien au hasard», insiste-t-il, avant d'admettre que David Fortin pourrait bien être la victime d'un prédateur sexuel.

Au cours de la journée, un hélicoptère a survolé la ville d'Alma, notamment le secteur boisé de la Pointe des Américains. Cette initiative n'a cependant pas été commandée par la SQ, confie l'agent Tremblay.

La veille, le père de David avait parcouru, en vain, tous les sentiers de motoneige dans les environs.

La SQ devait faire de même hier soir, dans l'espoir de retracer le jeune homme. Au moment d'aller sous presse, leurs efforts n'avaient cependant pas porté fruit.

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Cette lamentable histoire met tout le Québec en émoi depuis le 10 février. Le pauvre David, parce qu'il n'était pas une petite frappe comme les autres garçons du cru semble en avoir fait les frais, et l'avoir cher payé. Grâce à mes correspondants Québécois adorables, j'ai découvert cette lamentable histoire qui prouve que quand on est un mouton noir, les loups vous mangent plus facilement.

Il semble malgré tout, au vu de ceci, qu'en France, la loi protège mieux les enfants victimes de harcèlement à l'école et de ce que les Québécois nomment le taxage, c'est à dire, le racket.

Ici, on a eu plusieurs campagnes incitant les enfants à parler si ce genre de chose se produisait, et il y a des lois et des peines pénales qui prévoient de sévir dans ces cas pour protéger les victimes et punir les lâches qui se livrent à ce genre de chose infâme.

Quand j'étais adolescente, affligée de ma très mauvaise vue, j'avais aussi, en prime, des tics nerveux qui m'ont valu d'être moi aussi le souffre-douleur d'imbéciles. Jusqu'au jour où j'ai failli tuer la tête de pont des harceleuses, et à partir duquel on m'a enfin fichu une paix royale. Moi qui ne demandais pas autre chose qu'aimer et être aimée, en dépit de mes différences.

Quand j'étais petite, à l'école, il y a presque quarante ans, la directrice venait quand un nouveau ou nouvelle élève arrivait, nous le ou la présenter. Si cet élève avait des difficultés, un handicap ou s'il était d'origine étrangère, on nous exhortait à l'aider et à l'intégrer au groupe. On nous expliquait d'où il ou elle venait, et l'élève, s'il était handicapé, expliquait aux autres ce qu'était sa maladie et en quoi elle consistait.

Mais mai 68 n'a pas eu que du bon. Non seulement on ne peut plus talocher les élèves méchants et indisciplinés, mais en plus, on ne donne plus de cours de morale et d'éducation civique aux enfants, plus de repères. Quand j'ai atterri au Lycée, c'est au milieu de ces hooligans femelles que j'ai atterri, et finalement, je remercie la Nature de m'avoir dotée d'une sacrée force physique grâce à laquelle j'ai enfin pu gagner une saine tranquillité, et suivre finalement une scolarité normale en dépit de tout.

J'espère que David n'est pas victime d'un prédateur quelconque et qu'il s'est juste planqué quelque part pour fuir ses harceleurs dont j'espère bien qu'ils recevront la trempe qu'ils méritent !

Tous contre le harcèlement moral et physique !!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo, chère lionne...

Alors tu dois comprendre qu'il n'y a que deux camps. On est dans l'un ou dans l'autre.

J'assume parfaitement bien -et je me sens au contraire parfaitement en paix avec moi et avec les gens qui ont besoin qu'on se lève avec ou pour eux-, de risquer de perdre les gens qui ne comprennent pas cela s'il s'agit de défendre les droits fondamentaux de la personne.

Ces droits, au Québec, incluent malheureusement la religion, mais pas pour moi. On y parle aussi de race, je parle de couleurs (elles y sont toutes, les nuances possibles!).

Droits fondamentaux de la personne : AUCUNE différence d'attitude, AUCUNE discrimination basée sur l'appartenance ou l'orientation sexuelle, la couleur de peau, le handicap, est-ce que j'en oublie...

Je comprends que certaines personnes fassent le saut. Ici, au Québec, les filles sont éduquées à se taire (ou se tairer), à se ranger derrière la parole et la force physique masculine. Derrière le tout-puissant mâle. C'est insulter aussi tous ces hommes qui n'en sont plus là.

Mais je suis consciente que pour certaines femmes, c'est une méchante, géante prise de conscience à prendre, qui les remet en question pas à peu près. Ça chambranle. Et pour ces hommes à qui on dit que collectionner les images pornos ou les fantasmes de tites madames objets, c'est discriminatoire et pas acceptable.

N'ayant plus d'attentes, surtout pas de ce côté, pour avoir vécu ce que tu sais, je garde de la tendresse pour celles qui se débattent dans tout ça. Juger n'est pas toujours condamner et rejetter à 100 %.

Bravo pour ton geste de solidarité envers ces enfants, mais aussi ces adultes qui vient encore ce genre de trucs dégueulasses.

Zed

OMO-ERECTUS a dit…

Bonjour Tinky!

D'abord, un gros gros merci pour reproduire cette triste histoire devotre côté de l'Atlantique. Mais aussi, merci pour avoi bien voulu partager votre expérience avec nous. Tout ce drame interpelle plus d'un. Les parents de la victime et ceux des agresseurs, l'école qui préfère taire le problème de l'intimidation pour bien paraître, les élèves qui par leur silence sont en quelque sorte complices passifs d'un drame qui se vit au quotidien.

Et le pire dans tout cela, c'est que les solutions sont si rares.

Jigé a dit…

Bonjour chère Tinky,

Je me demandais pourquoi une Française s’intéressait à l’histoire de David Fortin. Le mystère est maintenant éclairci puisque tu te reconnais un peu en lui, ayant été victime de harcèlement plus jeune (tu l’explique très bien d’ailleurs).

Comme le dit Zed, une intervention musclée comme celle de ta mère ne passerait pas au Québec. Ici, elle serait accusée d’agression.

Mais je retiens que parfois il peut être nécessaire de s’imposer. Je constate aussi qu’il ne faut pas te marcher sur les pieds.

Ton exemple du darwinisme vs la société est aussi intéressant qu’inattendu ici. Je dois encore y réfléchir mais ça m’ouvre une porte!

Pas «joli-joli», non. Mais l’évolution l’est rarement.

Amitiés,
Jean-Guy