Repris carrément du site Cite-sciences.fr, un article qui relate la conclusion des recherches génétiques menées sur la phalange de petite fille trouvée à Denisova... In extenso ci-dessous.
NI NEANDERTAL, NI SAPIENS, bienvenue aux Dénisoviens !Le petit doigt vieux de 40 000 ans, trouvé en 2008 dans la grotte de Denisova au sud de la Sibérie, appartenait à une fillette d'une espèce humaine encore inconnue. C'est ce que confirme le séquençage de son génome nucléaire.
Emplacement de la grotte.Un an de suspens
La grotte de Denisova est située dans le massif de l'Altaï, au sud de la Sibérie, une région riche en traces de peuplements préhistoriques© DR
En mars 2010, l'analyse de l'ADN mitochondrial (l'ADNmt) de ce petit bout de doigt suggérait qu'il pouvait avoir appartenu à une espèce humaine encore inconnue. Une espèce humaine qui aurait côtoyé, au moins en ces lieux et sur une longue période, les deux espèces déjà connues : Neandertal (disparu il y a environ 28 000 ans) et Homo sapiens (notre ancêtre à tous). Retrouvé dans une couche de terre vieille de 40 000 ans, le petit doigt était soupçonné d'appartenir à une lignée âgée de plus d'un million d'années. Du moins c'est ce que laissait entendre la comparaison de son ADN mitochondrial avec celui d'autres spécimens humains déjà étudiés.
La dent d’un autre Dénisovien
Cette molaire a également été trouvée dans la grotte de Denisova. L’étude de son ADN mitochondrial a montré qu’elle appartenait aussi à un Dénisovien. Cette molaire est décrite par les chercheurs comme grosse et archaïque et se différencie par son volume, des molaires des Sapiens et des Neandertal. © David Reich et alUn nom : les Dénisoviens
Pour en avoir le cœur net, restait à interroger l'ADN nucléaire. C'est chose faite. L'équipe conduite par Svante Pääbo, de l'Institut Max-Planck d'anthropologie évolutive de Leipzig, vient en effet d'annoncer ses résultats le 23 décembre dans la revue Nature. Une publication la semaine de Noël pour confirmer la naissance d'une nouvelle lignée humaine. Faute d'un nombre suffisant d'ossements et d'individus, les chercheurs hésitent encore à parler officiellement d'une nouvelle espèce. Mais ils parlent désormais d'un « groupe humain » auquel ils viennent de donner un nom : les Dénisoviens.Une lointaine sœur de Neandertal
Car l'analyse de l'ADN nucléaire confirme l'originalité du petit doigt de Denisova qui appartient à une fillette de sept ans. Et dresse un arbre généalogique plus précis : la branche des Dénisoviens aurait divergé de celle qui conduit à l'homme moderne il y a 800 000 ans, et de celle qui mène à Neandertal il y a 640 000 ans. Les Dénisoviens seraient donc plus proches de Neandertal que de Sapiens.Un métissage préhistorique
En comparant l'ADN de Denisova avec celui d'hommes modernes actuels, les chercheurs sont tombés sur un résultat inattendu. Les Papous de Nouvelle-Guinée (Mélanésiens) partageraient 5% de leur génome avec les Dénisoviens. Une affinité génétique que l'on ne retrouve avec aucun autre génome contemporain, qu'il soit africain ou européen. Après la découverte en mai 2010 de fragments issus de l'ADN de Neandertal dans le patrimoine génétique des Européens et des Asiatiques, ce résultat est une nouvelle preuve que les différentes espèces humaines ayant cohabité il y a plusieurs millénaires sur la planète, ont pu se métisser. Pour expliquer cette infime parenté des Mélanésiens avec les Dénisoviens, l'équipe de l'Institut Max-Planck dresse l'hypothèse que les Dénisoviens, loin de se cantonner aux seules montagnes de l'Altaï, auraient croisé la route de Sapiens, il y a 55 000 ans, quelque part vers le Proche-Orient. Et que les descendants issus de cette rencontre auraient traversé l'océan pour s'installer en Mélanésie, il y a 45 000 ans.Paloma BertrandMis en ligne le 12/01/11
Si vous allez à la source de l'info, sur le lien indiqué en entête de cet article, dans ma petite intro, vous pourrez voir, en prime, un diaporama que je n'ai pas réussi à intégrer ici, fatalitas !!!
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