Un autre article passionnant parlant de nos préhistoriques favoris tiré du site Hominidés.com, référence en ce domaine, repris ensuite chez Internaaze, paleoanthopologie.blogspot.com et sur le Facebook du Musée de l'Homme.
Néandertal et sapiens : la même espérance de vie ?Une étude concrête des fossiles de sapiens et néandertaliens ne montre pas de différence flagrante dans l'espérance de vie des 2 espèces. Publiée en janvier dans Proceedings of the National Academy of Sciences, une étude américaine suggère une longévité comparable chez les Néandertaliens et chez les hommes de Cro-Magnon : une thèse qui égratigne l’idée largement admise de la prédominance de sapiens en ce domaine.Erik TrinkausL’étudeEn examinant la documentation fossile disponible sur l’homme de Neandertal et sur l’homme anatomiquement moderne pour évaluer la mortalité adulte dans chacun des deux groupes, Erik Trinkaus, professeur d’anthropologie à l’Université Washington de Saint-Louis (Missouri), a globalement dénombré la même proportion d’adultes de 20 à 40 ans, ainsi que d’individus de plus de 40 ans, dans les deux populations. La conclusion Une pyramide des âges similaire – pour les adultes – qui suggère, selon l’auteur, une mortalité similaire parmi les sujets matures. Autrement dit, une espérance de vie très comparable. Erik Trinkaus estime que si la découverte de nouveaux fossiles est susceptible de nuancer ses conclusions, elle a cependant peu de chances de les contredire. Il reconnaît néanmoins que la rareté des restes disponibles d’individus âgés – particulièrement chez Néandertal – pourrait biaiser quelque peu ces résultats. Pas de vieillards ou pas de fossiles ? Ce manque de fossiles de vieillards Néandertaliens – et d’autres espèces humaines « archaïques » – a du reste été constaté par nombre de paléoanthropologues, qui en avaient déduit une longévité bien moindre chez ces espèces que chez Homo sapiens : pas de fossiles de seniors car pas de seniors… Une absence liée au mode de vie des hommes préhistoriques, propose plutôt Trinkaus : contraints à de fréquents déplacements pour subsister, ces chasseurs-cueilleurs nomades abandonnaient sans doute en cours de route les anciens, incapables de suivre, qui mourraient sur place et dont les os étaient dispersés par les charognards… Une thèse - que contredisent d’ailleurs certains indices de compassion, notamment chez les Néandertaliens – qui s’applique tout autant à sapiens, comme le dit du reste Trinkaus lui-même.Fécondité et mortalité infantileSelon l’anthropologue de Saint-Louis, ce n’est pas l’espérance de vie qui a fait la différence entre notre espèce et Néandertal, scellant le sort de ce dernier dans la compétition évolutive qui a sans doute « opposé » les deux humanités, qui ont cohabité dans certaines régions durant de longs millénaires : "si vraiment il y a eu un avantage démographique pour les premiers hommes modernes (…) , cela doit [plutôt] avoir été le résultat d’un taux de fécondité supérieur et/ou d’une moindre mortalité infantile", conclut Trinkaus.F. BelnetSources :Photo d'Erik Trinkaus étudiant un crâne fossile de néandertalien. Joe Angeles/WUSTL photoLire également
Et comme je l'ai d'ailleurs fait remarquer sur le Facebook du Musée de l'Homme, l'espérance de vie de l'homme ne s'est prolongée que durant le vingtième siècle et dans les pays dits développés. Pendant des siècles elle a été, et n'est encore bien souvent, hélas, que de trente à quarante ans, c'est à dire pas plus que pendant le Paléolithique !!!
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