mardi 4 octobre 2011

La bouleversante histoire de Babu, héros du métro

La bouleversante histoire de Babu, héros du métro
Ca peut être mortel, d'être un héros. Ci inclus, le lien vers l'article original et ci-dessous la copie dudit article...


Rajinder Singh, 33 ans, a payé de sa vie son geste de courage. Jeudi dernier, il est mort électrocuté en aidant une femme agressée dans le métro parisien.

Thibault Raisse | Publié le 04.10.2011, 07h00
Rajinder Singh, surnommé affectueusement Babu par ses proches, avait fui la violence et la misère de la région du Penjab, en Inde, pour Paris.

Rajinder Singh, surnommé affectueusement Babu par ses proches, avait fui la violence et la misère de la région du Penjab, en Inde, pour Paris. | (dr.)

Il n’aura pas la médaille du Mérite. Pas de Légion d’honneur. Ni de rue à son nom. Rajinder Singh avait 33 ans. Il était indien. Jeudi dernier, vers 20h30, celui que ses proches surnomment affectueusement Babu rentre du travail. Sur la ligne 7 du métro parisien, il aperçoit une femme en train de se faire voler son iPhone par un passager.
Il s’interpose. Le voleur s’en prend à lui. Les deux hommes descendent du train pour en découdre. Alors que les coups pleuvent, Rajinder chute sur les rails. Il meurt électrocuté sur le coup. L’agresseur prend la fuite. Il est toujours activement recherché par la police. Fin de l’histoire.

Publié vendredi sur notre site Internet, l’article consacré à la mort de Rajinder a suscité près de 200 commentaires. Tous saluent le courage d’un quidam écœuré par la violence ordinaire. Un geste héroïque qui ne console pas les proches du jeune homme. Originaire d’une région très pauvre du nord de l’Inde, sa famille souhaite rapatrier son corps au pays. Mais la facture est lourde. « Il faut trouver 5 000 €. Tous ses amis sont en train de se cotiser », glisse en larmes Vimla, la petite amie mauricienne de Rajinder.
Babu est né en 1978 dans la région du Penjab, une zone de conflit permanent située à la frontière du Pakistan. Il vit dans un logement de fortune avec ses parents, son petit frère, sa sœur aînée, des oncles, des tantes, des cousins… « Nous ne sommes pas très riches, souffle avec pudeur Ranu, l’une de ses cousines. Alors il y a sept ans Babu a décidé de partir en Europe en nous disant qu’il allait gagner de l’argent et nous offrir une vie meilleure. »
Babu choisit Paris, et s’installe dans le XVIIIe, chez l’un de ses cousins. Malgré sa faible maîtrise du français, il trouve un emploi de livreur de pizzas. « Il travaillait sans arrêt, même les week-ends, souligne Malini, la sœur de sa compagne. Son seul souci était de gagner de l’argent, pour être autonome, et pouvoir aider sa famille en Inde. » Chaque mois, Babu parvient à envoyer 150 € au Penjab. Depuis quelques mois, il distribuait des prospectus dans les boîtes aux lettres, en complément de son emploi de livreur. « Il voulait gagner plus encore, pour financer les fiançailles de sa sœur », se souvient Jean-Louis, le mari de Malini.
Par souci d’économie, Babu ne s’accorde que peu de loisirs. Il ne va jamais au restaurant, sort très peu le soir. Une vie d’ascète qui ne l’empêche pas de trouver l’amour… dans le métro.
" Il a rencontré ma sœur il y a quatre ans, raconte Malini. Ils prenaient tous les deux la même rame, à la même heure, pour aller au travail. Au bout de quelques mois, Rajinder a fini par l’aborder. L’an dernier, ils ont emménagé dans un petit appartement à Drancy. "
Le week-end, Babu rend parfois visite à sa « belle-famille », en Charente. « Il m’a tout de suite considéré comme son frère, insiste Jean-Louis. Il faisait la cuisine, jouait avec les enfants, donnait un coup de main dès qu’il pouvait. Il était la bonté incarnée. »
La mère de Babu souhaite que le corps de son fils soit rapatrié en Inde, pour « l’embrasser une dernière fois », et l’incinérer selon le rite hindou. « Babu était très croyant, souligne Malini. Je crois qu’au-delà de sa générosité et de son dégoût de la violence, son geste est aussi lié à sa religion, qui place la fraternité au-dessus de tout. » « Si ce drame pouvait nous rappeler à tous l’importance d’avoir du courage face à la haine, implore Jean-Louis. Si ce geste pouvait nous servir à tous d’exemple, alors peut-être qu’il ne sera pas mort pour rien. »

Le Parisien
C'est triste. Un gars venu de loin, honnête et travailleur, qui fait tout pour aider les siens et autrui, à l'âme chevaleresque, et voilà ce qui arrive ! C'est écœurant ! J'espère que le salaud qui a fait ça sera chopé et subira un châtiment en conséquence de ses méfaits ! Ce gars avait l'air vraiment gentil et dévoué. Quelle vacherie ! J'espère que les siens seront aidés pour ses funérailles. A voir les réactions sur "le Parisien", nombre de gens sont prêts à aider la famille dans ce moment terrible. Je souhaite, s'il y a un Ailleurs, que "Babu" repose en paix, et que si la réincarnation existe, il aura terminé son cycle, selon sa croyance, et atteint, par sa terrible destinée, le Nirvana...
En tout cas, les consciences se réveillent, et le nombre de témoignages de gens indignés et attristés par cette lamentable histoire me rassure quant à la nature humaine. Il y a encore des braves gens en ce bas monde, et c'est beaucoup moins désespérant que ce qu'on pourrait imaginer. Tant mieux. J'espère que d'autres comme Babu ne se laisseront pas faire, et refuseront désormais la loi du plus fort, du plus lâche et du plus malhonnête, et que plus jamais ça n'arrivera... 
Je ne connais pas ce garçon. Mais son geste admirable et son terrible destin a marqué les consciences. S'il les réveillait, ça rendrait le monde plus humain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Eh oui!

Il y a plein de bonté, de petits gestes gratuits et merveilleux, encore aujourd'hui. Heureusement!!!

Et parfois ce qui aurait pu rester un petit geste devient grandiose et coute la vie. Courage et bravoure, ce jeune homme. Et cette pauvre femme qui a conservé son appareil doit avoir tant de peine du prix que cela en a a couté.

Zed