jeudi 11 août 2011

Les hommes modernes 10 fois plus nombreux que les néandertaliens

Les hommes modernes 10 fois plus nombreux que les néandertaliens
Une info reprise du blog "Paléoanthropologie", elle-même issue du site "Pour la Science", en date du 4 août 2011. Et comme le lien ne fonctionne plus vers le site de "Pour la Science", voici in extenso copie de l'article repris dans le blog "paléoanthropologie"...


Les hommes modernes 10 fois plus nombreux que les néandertaliens

La Rencontre, telle qu'imaginée magnifiquement par Emmanuel Roudier.
© Emmanuel Roudier.
La population d'homme modernes aurait été multiplié au moins par dix entre - 40 000 et - 30 000 ans, dans le Sud-Ouest de la France. Une explosion démographique qui apporte un éclairage nouveau sur la transition entre Néandertaliens et hommes modernes.
Bientôt sept milliards d'hommes sur la planète. Après avoir conduit les autres espèces humaines à l'extinction, Homo sapiens continue à se multiplier, et le fera, semble-t-il, jusqu'aux limites de notre biotope. Les travaux de Paul Mellars et Jennifer French, de l'Université de Cambridge, suggèrent que cette tendance démographique existait déjà lorsque les hommes modernes ont remplacé les Néandertaliens d'Eurasie, entre - 40 000 et - 30 000 ans : durant cette période, la population d'hommes modernes d'une région du sud-ouest de la France a été multipliée par au moins 10. La transition entre Néandertaliens et hommes modernes a aussi été une transition démographique!
En Europe occidentale, trois traditions culturelles ont coexisté et se sont succédées pendant la transition Néandertal-Homo sapiens : celles du Moustérien de tradition acheuléenne (- 300 000 à - 30 000 ans) et du Châtelperronien (- 38 000 à - 32 000 ans) attribuées aux Néandertaliens ; et celle de l'Aurignacien (- 37 000 à - 28 000 ans) attribuée à l'homme moderne.
Les chercheurs ont étudié l'évolution d'une région de 75 000 kilomètres carrés centré sur la Dordogne, haut lieu préhistorique, a évolué au cours de la transition. Pour ce faire, ils dénombré les abris sous roches et les sites (ou stations) de plein air, ainsi que l'intensité de l'occupation de ces sites durant la transition. Il en ressort que si on peut attribuer l'usage de 26 abris sous roche aux Moustériens, et celui de 30 abris et de sept stations de plein air aux Châtelperroniens, les Aurignaciens ont pour leur part occupé au moins 108 abris sous roches et 39 stations de plein air durant la période.
Sur ces sites, les surfaces minimales occupées varient considérablement : alors que les sites moustériens et châtelperroniens occupent entre 100 à 250 mètres carrés, les sites aurignaciens occupent entre 500 et 600 mètres carrés. La quantité de viande consommée, déduite du nombres d'os par mètre carré et par millier d'années de states, passent par ailleurs de 84,6 kilogrammes au Châtelpéronnien à 152,2 kilogrammes à l'Aurignacien (les données sont manquantes pour le Moustérien), soit une multiplication par 1,8. De même, le nombre moyen d'outils lithiques retrouvés par mètre carré et par millénaire passe de 50 pour le Moustérien, à 80 au Châtelpéronnien et 150 chez les Aurignaciens. Une augmentation d'un même facteur 1,8, ce qui corrobore le résultat précédent.
Qu'en conclure ? L'augmentation de la surface occupée sur les sites suggère une augmentation de la population de chaque site par 2 à 3 au cours de la transition Néandertalien-Sapiens. Dans le même temps, le nombre de site est pour sa part multiplié par environ 2,5, tandis que leur densité d'occupation – indiquée par la viande consommée et le nombre d'outils – croît d'un facteur 1,8. Une simple multiplication de ces facteurs entre eux suggère au final que la population aurignacienne était quelque dix fois plus nombreuse que les populations néandertaliennes qui l'ont précédée.
La modernité culturelle qui caractérisait Homo sapiens signifiait-elle une meilleure exploitation du territoire, donc la possibilité d'une plus grande population ? Ou à l'inverse, la population plus nombreuse d'hommes modernes a-elle entrainé plus d'innovations, donc plus d'efficacité ? Difficile à dire.
Source : Pour la Science du 04/08/2011

Cet article apporte quelques éclaircissements sur cette théorie qui fait pas mal de bruit depuis la fin juillet. Vaincu par le nombre, mais pas tant que ça, puisqu'il y a eu quelques mélanges très chouettes dont nous avons, nous, Eurasiatiques, encore quelques traces génétiques en nous ! Pour ce qui est de l'intelligence du robuste quidam, je pense qu'en dépit de différences physiques et culturelles, peut-être cognitives, et encore, ça n'est pas dit, car il semble de plus en plus proche de nous au fil des découvertes, il nous valait largement... La différence s'est visiblement située au niveau fécondité, une fécondité probablement accrue par une répartition des tâches plus définie, et donc les prémices du patriarcat et tout ce qui en a découlé par la suite ? On pense qu'en regard de leur robustesse remarquable, les Néanderthaliennes chassaient, comme leurs bonshommes, et de fait, devaient être moins souvent confinées à pouponner, sans compter que les Néanderthaliens semblaient plus nomadiser que les sapiens et donc, qu'il était moins facile pour les robustes dames d'avoir des enfants et les élever... Tout se serait donc joué là... Tout simplement. Ce sont les thèses défendues pour leur part, par Messieurs Thomas et Picq ainsi que Maureille et Otte ainsi que Madame Patou-Mathis.





 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Conclusion, les hommes modernes se sont instinctivement comportés comme un nuage de criquets venus piller les ressources naturelles de nos pauvres Néanderthaliens qui vivaient peinardement dans la nature ! Et tout ça sans se rendre compte du bouleversement qu'ils occasionnaient ! Les Néanderthaliens : les premiers Na'vis !

Tinkyfurax a dit…

Comme ils continuent à se comporter partout, la plupart du temps encore de nos jours... Notre trop grand taux de fécondité et notre imprévoyance nous conduisent à notre auto-destruction, en ce moment... Sans compter la très mauvaise répartition et exploitation des ressources...
Je ne sais pas jusqu'où ça va aller, mais l'exemple du pauvre Néanderthal devrait nous conduire à plus de modération, je trouve !! Il y va de notre pérennité !